Affichage des articles dont le libellé est Manga. Afficher tous les articles
Affichage des articles dont le libellé est Manga. Afficher tous les articles

samedi 26 décembre 2020

MANGA : Shuriken Pleats

 

  • Auteur : Matsuri Hino 
  • Manga en 2 tomes (Complet)
  • Editeur VF : Panini Comics (2016)


Après la réforme sociale de Restauration de Meiji, beaucoup de samouraïs furent contraints à la clandestinité et quittèrent le Japon pour l’occident. Parmi les descendants de ces guerriers apatrides, se trouve Mikage Kirio, une jeune ninja reconvertie en garde du corps.

Elle assure la protection de James Rod, un riche philanthrope et au fil du temps une relation père-fille se noue entre eux.

À la mort de son “père adoptif”, Mikage lui fait la promesse de retourner au Japon pour vivre une vie normale. Ce qui va s’avérer plus compliqué que prévu...


Mon avis  ... pas satisfaite mais se laisse lire. 

L'auteur Matsuri Hino est plutôt connue pour ses romances qu'elles soient sous forme d'une comédie ou d'un tragédie (Vampire Knight) avec un brin de magie. Ici, elle nous livre un récit bien différent où il est plus question de la place des sentiments dans la relation d'une jeune shinobi et de son maître. Malheureusement, je trouve que Shuriken Pleats pêche par son récit très court qui passe très vite des évènements importants qui permettraient de mieux comprendre les personnages. 

Le récit accorde une grande importance aux émotions et aux décisions que prennent les protagoniste sans les expliciter, ce qui propose une lecture un peu plus réflexive que la plupart des shojo. Je n'ai pas accroché cette fois mais il pourra surement plaire à d'autres lecteurs. Il faut dire que je trouve l'ensemble de l'histoire un peu trop naïve avec une histoire de graines qui résoudraient le problème de la faim dans le monde et pour lesquelles on ne prend pas grand chose. Dommage pour moi, mais très pour ceux qui préfère ne pas se prendre la tête avec ce genre de choses. 

Question personnages, on retrouve : 

  • Kirio Mikage : jeune femme shinobi. Elle a été assignée à la protection de James Rodd qui la considère comme sa propre fille et pour lequel elle a développé des sentiments. A sa mort, elle poursuit le voeu de Rodd en partant au Japon faire ses études de lycée comme une jeune fille (presque normale) mais tombe sur Mahito et ses problèmes de ninjas familiaux. C'est une jeune fille taciturne, plutôt renfermée sur elle-même qui a appris à faire passer ses émotions après son devoir. Sans être vraiment attachante, je la trouve assez touchante. 
  • James Rod : riche philanthrope dont la femme et la filles ont été tuées à cause de ses projets autour de graines de plantes. Il s'est pris d'affection pour Mikage et veut la sortir de sa condition de ninja. Il disparait lors d'une explosion. C'est un personnage que l'on ne voit très peu de temps alors qu'il a un rôle central, ce qui déséquilibre légèrement le récit. 
  • Wakashimatsu Mahito : jeune homme de la famille Wakashimatsu qui est poursuivit par les ninjas de sa famille en désaccord sur son utilisation des biens précieux (des graines rares) de la famille. Mikage intervient et le sauve : leur alliance l'amène à rediscuter avec sa soeur Maho et à se rendre compte de leur malentendu. C'est un personnage assez sombre mais avec pleins de bons sentiments. L'histoire est un peu trop courte pour bien développer son personnage. 
  • Kagemaru : le grand méchant shinobi qu'on ne découvre à la fin et qui tient donc difficilement un rôle de très méchant. 


Un des point fort de ce manga est le dessin dont les lignes esthétiques sont très proches du dessin de Vampire Knight. C'est un dessin assez typé et plutôt doux qui fait la part belle aux détail et aux prises de vues moins classiques. C'est un plaisir pour les yeux mais de courte durée ! 

En résumé, pas désagréable mais ça ne casse pas non plus trois patte à un canard. 


jeudi 21 novembre 2019

Manga : Captive hearts




Captive hearts est un manga créé par Matsuri Hino, qui est surtout connue pour Vampire Knight, un shojo très connu pour ceux qui l'ignorerait. A l'époque où j'appréciais particulièrement ce genre de récit, j'ai cherché à revenir sur les débuts des auteurs pour lesquels j'avais un coup de cœur. C'est ainsi que je me suis intéressée à cette série relativement courte - elle ne fait que 5 tomes - dans le style encore un peu immature de l'auteur.

Plongeons donc dans cet univers !


Résumé

Les Kuroishi sont majordomes des Kôgami de génération en génération. Cet attachement n’est pas seulement lié au fait que ce sont des employeurs formidables mais à une malédiction qui contraint les Kuroishi à les servir pendant 100 générations. Mais suite à une expédition en chine, les Kôgami ont disparu laissant Megumi Kuroishi et son père profiter de leur demeure et de leurs biens. Un jour pourtant, le père de Megumi lui annonce avec émotion que ses recherches ont enfin abouties, et qu’il a fini par retrouver Suzuka, la fille de leurs maîtres. Adieu donc opulence et oisiveté, le jeune homme va maintenant profiter de son héritage familial : la servitude.


Nous sommes donc face à un shojo dans son pur jus : c'est une amourette assez facile, systématiquement empêchée par des évènements extérieurs impromptu et adaptée au jeunes adolescentes. En effet, nous nous arrêtons à quelques gentils baisers et beaucoup de bienveillance de chacun des personnages. Par contre, bien que l'univers paraisse réaliste de prime à bord, l'intrigue autour de la malédiction prend de l'ampleur au fil du récit et est véritablement exploité par Matsuri Hino. C'est parfaitement son genre de mêler ainsi fantasy et romance, dans un semblant de comédie, comme on peut le retrouver dans Meru Puri.




Avec ce premier tome, nous faisons connaissance avec trois personnages très présents du début à la fin, c'est-à-dire :

  • Megumi Kuroishi est un étudiant du supérieur qui se repose sur ses lauriers depuis que la famille Kôgami a disparu mystérieusement. Pédant et oisif, il paraît odieux sur les toutes premières pages mais cette impression est très vite remplacée quand la malédiction le rattrape. On finit par ressentir de la compassion et s'amuser de ses paradoxes. Sa psychologie est totalement interdépendante de celle de Suzuka. 
  • Suzuka Kôgami est une jeune femme quand elle revient dans la maison familiale. Elevée par un couple de chinois travailleur, elle montre tout de suite son coeur en or et l'absence d'intérêt matériel. Son caractère plein et doux est un peu surjoué pour qu'elle soit totalement attachante à elle seule. Seul le fait qu'elle donne la réplique à Megumi lui donne une véritable valeur. 
  • Monsieur Kuroishi, le majordome, est surtout le père de Megumi. Avec une sorte de flegme britannique, il passe toujours derrière les bêtises de nos deux protagonistes précédents. 

Sinon, il ne se passe pas vraiment grand chose. Suzuka apparait et réactive la malédiction de Megumi. Pourtant, seule la malédiction explique toutes sa dévotion ? La réciprocités de leur sentiments ? On navigue entre les intentions parfois conflictuelles des amoureux. Le tout alternés des différentes frasques pleines d'humour où Megumi passe en mode "esclave de Suzuka". Le seul problème est que le comique de répétition ça marche un temps mais on s'en lasse vite. Il est donc temps de passer à autre chose dans le tome 2.






Résumé

Megumi Kuroishi et Suzuka Kôgami sont amoureux. Mais à cause de la malédiction du dragon protecteur de la famille Kôgami, dès que le regard de Megumi croise celui de Suzuka, une crise d'esclave se déclenche ! et ceci rend leur histoire d'amour assez difficile à vivre... C'est dans ce contexte un peu étrange qu'Hiryû, l'héritier du groupe Takatsukasa, fait sa demande en mariage à... Suzuka !


En fait, ce second tome ressemble un peu trop encore au premier. On apprécie seulement l'ajout du riche Hiryû Takatsukasa, un prétendant potentiel pour Suzuka, et de son légèrement perfide  chauffeur Minato Shibata. Ceux vont mettre à l'épreuve  les sentiments qu'éprouvent Megumi et Suzuka. Ne vous attendez néanmoins pas à grand chose. Nous restons ici dans une comédie romantique, qui se veut hyper gentillette. C'est donc malheureusement très simpliste et prévisible. On profitera néanmoins du côté princesse de conte de fée sauvée par son preux chevalier.

Arrive ensuite un personnage un peu surprenant et peu réaliste mais en tout cas amusant : la mère de Megumi. Enquêtrice internationale, celle-ci revient en réalité pour demander l'aide de Suzuka dans une enquête sur des enlèvements d'enfants.

Car elle a fait brièvement partie de ces enfants avant de pouvoir s'enfuir avec un autre gamin de son âge. Ces souvenirs ont disparu et c'est la patience de tout le monde et l'amour de Megumi qui vont permettre de faire progresser cette affaire.
Cette histoire permet de plonger dans le passé incertain de la jeune femme et d'étoffer un peu sa psychologie qui était jusque-là très superficielle. Un moment un peu plus intime et intéressant.





Résumé

Le lien qui unit Megumi et Suzuka est devenu si fort qu’ils ne peuvent plus vivre l’un sans l’autre. Mais la quête de Suzuka pour lever la malédiction des Kuroishi n’avance pas et la jeune fille s’inquiète. Les Crises d’Esclave empirent. Pour la rassurer, Yoshimi, le père de Megumi, lui raconte l’histoire de leurs ancêtres. Une histoire qui permet au lecteur d’en savoir davantage sur la malédiction du dragon.



Le tome 3 embraye immédiatement sur l'histoire de la malédiction, que tous cherchent à lever tellement elle empoisonne la vie de Megumi (et fournit encore et toujours quelques gags répétitifs). L'auteur en profite pour glisser une petite nouvelle historique et joliment tragico-romantique sur les ancêtres de Megumi et Suzuka. Une belle histoire qui se glisse magnifiquement bien dans le récit et allège un peu le côté comédie qui est parfois un peu exacerbé.

J'ai trouvé ce tome inutilement long dans sa seconde partie. L'arrivée d'une servante qui pense connaitre les relations et la place de chacun donne du fil à retordre aux deux tourtereaux ... mais n'apporte strictement rien au récit. Je passe donc cette partie sans aucun intérêt et qui casse le rythme apporté depuis le tome 2.





Résumé

L’arrivée de Rui à la résidence Kôgami oblige Suzuka à prendre une décision quant à ses sentiments envers Megumi. Pour qu’ils soient enfin sur un pied d’égalité, la jeune fille décide de se rapprocher de lui. Si l’idée est sympathique, le résultat en revanche est catastrophique puisque la malédiction empire de plus belle.



Soyons honnêtes ... il ne se passe quasi rien dans ce tome. Au final, si on le passait et lisait directement le dernier tome, ça ne changerait rien. Je dois bien avouer que je me suis bien ennuyée dans ce tome. Alors, autant la première fois, ça passait, autant la relecture pour cette chronique, j'ai lu purement en diagonale. Seule les histoires bonus ont apporté un peu de fun avec l'histoire de la rencontre entre les parents de Megumi. Je sais que je suis potentiellement hermétique aux shojo qui dégoulinent trop l'amourette à l'eau de rose mais ici ... je ne sais pas, c'est peut-être juste trop répétitif. Je vous invite donc à passer tout de suite à mon avis sur le dernier tome.






Résumé

Voici le dernier tome de cette amusante et émouvante histoire magnifiquement racontée et superbement dessinée par Matsuri Hino. Suzuka et Megumi se rendent en Chine où ils espèrent bien découvrir le moyen de lever la malédiction. Mais à peine arrivés, ils sont attaqués par un groupe d'hommes masqués, eux aussi prêts à tout pour retrouver le dragon !


Ce tome détonne un peu par rapport au reste de la saga, avec un peu d'action et de magie, mais permet d'enfin offrir une fin et une explication sur cette malédiction. Alors, je ne dirais pas que la conclusion est bonne, ni mauvaise, mais dans le ton général de Captive Hearts, assez prévisible avec beaucoup de bons sentiments. Et comme d'habitude, aucun vrai méchant à l'horizon. 

Pour reprendre le résumé de l'éditeur, une fin certes amusante mais point très émouvante. 

Je me rends compte à ce stade que je n'ai jamais parlé du dessin. En fait, je n'ai pas grand chose à en dire pour ceux qui auraient déjà découvert vampire Knight, si ce n'est que le dessin est encore immature, avec des mentons très pointus et recourt régulier à la schématisation. Je vais même dire que je le trouve parfois un peu brouillon. Sinon, on reste dans un dessin très shojo qui ne dénote pas avec de beaux garçons aux cheveux mi-longs et des filles très féminines avec des formes très légères. 



En conclusion, 
un shojo assez court (heureusement) qui manque un peu de prétention et de scénario mais qui se laisse lire. Les personnages sont suffisamment pétillants pour maintenir le show un moment mais, ne vous y trompez pas, on a déjà vu mieux. 

Une note ... 3/5





mercredi 4 septembre 2019

MANGA : Reine d'Egypte

Grande amatrice de l'Egypte ancienne, mon regard a été attiré en librairie par une jolie couverture mettant en scène une femme égyptienne.



Que nous raconte donc le résumé ?

C’est le début d’une nouvelle ère dans l’Égypte des pharaons : le mariage de la jeune Hatchepsout et de son demi-frère Sèthi fait de ce dernier l’héritier légitime du trône, sous le nom de Thoutmosis II. Représentants des dieux sur terre, ils resplendissent sous leurs parures et forment à première vue un couple parfait. Seulement, sous ses airs d’épouse idéale, Hatchepsout cache une colère profonde... Elle ne veut pas être simple reine, mais plutôt devenir pharaon elle-même, comme son guerrier de père ! Enfant, elle ne cessait d’humilier Séthi au combat à l’épée, et elle est imbattable au tir à l’arc. Pourquoi ne serait-elle pas digne d'accéder au rang suprême, juste parce qu’elle est née femme ? Pour Hatchepsout commence alors un combat pour s’affranchir des conventions ancestrales d’une des plus grandes civilisations du monde !

Reine d'Egypte est classé seinen par manga sanctuary, il s'adresse donc à de jeunes adultes. L'histoire est fortement historique et, en effet, n'est pas spécialement orienté vers des histoires d'amour ou d'action. Le récit s'attache plutôt aux manipulations politiques et alliances qui vont permettre à chacun de garder son pouvoir. Il convient de ce fait tant à un public masculin que féminin.

Bien que fortement axé sur l'histoire de la vraie Hatchepsout, le manga ne se démarque pas particulièrement par son respect des connaissances historiques. L'auteur a clairement préféré romantiser la vie d'Hatchepsout. Par exemple, Hatchepsout perd sa mère enfant dans le manga tandis que des trace de celle-ci sont encore retrouvées sous le règne de Thoutmosis II, soit bien plus tard quand elle est adulte.

A contrario, ces choix scénaristiques mettent en lumière la volonté féministe d'une femme dans une autre époque. Le choix de l'Egypte est dès lors particulièrement opportun puisque les femmes possédaient bien plus de droit que partout dans le bassin méditerranéen. Pour autant, les femmes ne pouvaient assumer certains rôles et n'avaient qu'une faible incidence sur la politique. C'est sur ce point que se bat l'Hatchepsout que nous découvrons ici.

Encore enfant, Hatchepsout est un vrai garçon manqué et est en totale rébellion contre un système qui lui sape toute possibilité de participer à la vie politique.


Intelligente et combative, elle apprend à se servir de sa féminité contre ses adversaires. Elle en devient une véritable reine d'Egypte et sait s'entourer d'alliés solides, bien que les trahisons surviennent.

Le personnage de son demi-frère est tout l'inverse. Il représente la machisme virulent et le maintien des traditions par orgueil. Le choix du dessin en ressort clairement. Si les traits utilisés pour Hatchepsout sont très doux, il sont clairement agressifs quand il s'agit du pharaon. Cette caractéristique n'est pour autant par attribuée à tous les hommes, montrant bien la nuance qui est la marque de ce récit.


Si le premier tome nous place dans le décor et nous montre un duel entre la force de caractère du pharaon et de sa reine, c'est surtout à partir du tome 2 que les intrigue commencent à gagner en importance. Hatchepsout est à plusieurs reprise en piètre position mais parvient à se maintenir au pouvoir. Ces ennemis sont nombreux et parfois bien plus sournois à l'image de Sothis, une prêtresse d'Isis devenue concubine de Thoutmosis II (sans doute une référence à Iset, épouse secondaire historique).

Les trois premiers tomes recouvre le règne de Thoutmosis II dont la fin sera un peu précipitée, non sans me déplaire. Non mais qu'il est détestable cet homme !



En conclusion, le personnage d'Hatchepsout impose une image de la femme belle, indépendante et intelligente mais loin d'être infaillible dans un contexte historique qui lui donne un beau rôle. Si le respect de la réalité historique, la bataille pour le pouvoir dans une société patriarcale. J'ai beaucoup apprécié le caractère d'Hatchepsout, personnage central, mais je trouve que les histoires des autres personnages sont un peu sous-développées. Mon avis sera revu à la lecture des tomes suivants. 







mercredi 7 octobre 2015

Yona, princesse de l'aube - Mizuho Kusanagi

19 tomes et +
VO : Akatsuki no Yona
Edition VF : Pika Edition

Source : japan-glossy.fr 

Je préfère présenter des mangas dont tous les tomes sont déjà parus. J'ai alors une meilleure idée de l'ensemble. Celui-ci fera largement exception avec ses 5 tomes VF. Ma chronique évoluera donc sans doute au cours du temps.
Actuellement je suis arrivé au chapitre 105 (scans en ligne).

Qu'est-ce que c'est ?
Un shojo tout mignon dans un univers fantasy, un peu similaire à l'Antiquité japonaise.

Qu'est-ce que ça raconte ?
Yona, 16 ans, est la fille chérie et unique de l'empereur de Kôka. Amoureuse de son cousin Soo-Won et continuellement protégée par Hak, elle ne connaît rien du monde extérieur. Son univers bascule le jour où Soo-Won assassine son père devant ses yeux. Elle est désormais obligée de fuir, de survivre, accompagnée de son fidèle Hak. Pourtant sa chevelure rouge comme l'aube appelle à une histoire, une légende à l'origine de la fondation du pays. Ainsi, pour vivre, elle doit rassembler les quatre dragons, des hommes aux pouvoirs effrayants. Après quoi, elle devra trouver un nouveau sens à sa vie et, peut-être, sauver son pays. Rien de moins !

Que dire du dessin ?
Malgré ses couvertures magnifiques, je suis beaucoup moins satisfaite du contenu. Je crois que je n'aime pas le coup de crayon, un peu brut, surtout sur les visages. Par contre, les vêtements sont très travaillés avec les détails des tissus, et de même pour les décors. Quant aux actions, elles manquent un peu de mouvement et sont très courtes. L'auteur a tendance à énormément remplir ses cases (du moins au début). Le rendu n'est pas mal mais c'est un peu fatigant visuellement (surtout si on le lit sur un écran). Comme beaucoup de mangas qui tirent en longueur, l'auteur a simplifié son dessin peu à peu. Habitude ou problèmes d'échéances ? Quoiqu'il en soit, je suis sure que beaucoup adoreront.

Quant à l'histoire ...

Que s’est-il passé avec ce manga ? Après tout, il présente bien et l’histoire a l’air toute mignonne et même plutôt intéressante. C’est vrai qu’il a beaucoup de chose pour lui. Pourtant, il ne m’a pas emportée, ni même vraiment séduite. Voyons voir plus en détail !

L’univers en lui-même est beau, à défaut d’être original, et on en voit un bon morceau de paysage grâce aux déambulations de l’équipée de héros. Les régions sont très différentes : certaines magnifiques avec les paysages aquatiques, d’autres désertiques, il y a même pas mal d’horizon maritimes, forestier, ou montagneux. On voyage, c’est certain ! Par contre, il reste bien trop simpliste et est plutôt adapté à une clientèle jeunesse jusqu’à présent. Un autre reproche que je lui fais est de n’avoir créé aucun système de valeurs correspondant à l’ambiance médiévale : on se retrouve avec une simple transposition de nos valeurs et de nos mœurs modernes. Dommage !

Comme je le disais, les personnages voient du paysage. Pourquoi ? Parce que leur quête les mène d’un bout à l’autre du royaume de Kôka. Initialement, Yona doit rassembler les quatre dragons qui, inévitablement, sont totalement dispersés et elle donc aussi les persuader de la suivre. C’est une partie sans réelle surprise mais assez distrayante et gentillette. C’est après cette partie que tout part dans tous les sens : quand Yona se met en tête de sauver la terre entière, ou du moins, les habitants de Kôka. A partir de là l’histoire commence à devenir franchement répétitive : les héros voient les problèmes, trouvent une solution, se font des amis, Soo-Won apparait quand tout est fini (juste pour admirer le travail fini peut-être ?) et tout le monde se carapate vers une autre destination. Et rebelote. Tout ceci est entrecoupé de flashbacks qui ne s’avèrent pas toujours utiles sinon à bien casser le rythme du récit. Voilà où j’en suis pour le moment. J’espère que mon avis changera en plus positif avec la suite.

Parlons maintenant des personnages !
Yona, notre héroïne, qui es-tu ? Une jeune fille franchement passive, naïve, qui s’enferme dans son fantasme amoureux avec Soo-Won et juste bonne à protéger. Oui, bon, elle évolue : elle apprend à se servir d’une arme, elle découvre le monde réelle, toujours pleine de bons sentiments. Pourtant, son incapacité à se dire que Soo-Won est vraiment un sale type nous vaut quelques scènes plutôt horripilantes où elle ne cesse de penser à lui au lieu de passer à autre chose. Ce n’est pas comme si son ami Hak n’avait pas des vues sur elle ! De malentendus en dénis, en voilà deux dont la relation ne bouge pas d’un iota pendant un bon moment, à en devenir plutôt agaçant.
Les personnages masculins ont un caractère un peu plus trempés et des talents guerriers exceptionnels (sauf un). Ils sont tous très différents et attachants. Je préfère vous laisser découvrir : Hak, Yoon, Ki-Ja, Shin-ah, Jae-Ha et Zeno.
Un dernier personnage mériterait d’être présenté mais ses actions ambiguës jusqu’ici m’empêche de me faire une idée réelle du personnage. Je parle bien entendu de Soo-Won.

Voilà pour le moment. C’est avis est donc totalement provisoire bien que je ne pense pas qu’il évoluera dans les grandes lignes.

Note (provisoire) … 3/5


lundi 14 septembre 2015

L'arcane de l'aube - Rei TOMA

Série en 13 tomes.
VO : Reimei no Arcana
Edition VF : KAZÉ

La première chose qu'on regarde avec un manga ou une BD, c'est sa couverture, bien plus qu'avec les romans puisque les dessins, les graphismes ont bien plus d'importance dans le contenu. Je vais donc commencer par là pour cette chronique.


Toutes les couvertures sont de cet acabit : très colorées, avec des traits épurés. On aime ou on n'aime pas. Mais, en tout cas, moi, j'adore ! Une particularité de cet auteur est qu'elle travaille tout autant sur la première que sur la quatrième de couverture, voyez par vous-même :

Quatrième de couverture du tome 1

Quatrième de couverture du tome 5
Ceci en fait un magnifique objet avant même d'ouvrir la première page !

Le dessin 
Rei Toma a réalisé des personnages très expressifs, où on lit facilement les émotions sans avoir recourt au texte. Tant qu'à parler des personnages, il faut que je souligne le soin porté aux vêtements. Ainsi, les peuples et les couches sociales se distinguent facilement grâce aux styles et aux détails des vêtements. Par contre, elle travaille beaucoup moins les arrière-plans, quitte à laisser une impression de non-fini. Ceci est toujours au bénéfice des personnages qui sont mis d'autant plus en valeur.  C'est donc un dessin assez épuré, qui laisse libre cours à l'imagination pour combler les vides et recentre bien l'action sur les personnages. Pour montrer, voire détailler, certains évènements, certaines actions, l'auteur utilise des gros plans sur des parties de visage (ou de scène), ce qui offre une impression de mouvement bienvenue. En fait, le dessin contribue à donner un bon rythme à toute l'histoire !

Une page du chapitre 2

L'univers 
Nous nous retrouvons donc dans un univers, dans le genre heroic fantasy, soit médiéval avec un soupçon de magie. Les héros vivent dans une société fortement inégalitaire où les humains ont tous les droits au contraire des demi-humains, qui leur sont pourtant supérieurs en force.  Les demi-humains sont très similaires aux humains excepté le fait qu'ils portent des oreilles, une queue, voire plus, correspondant à un animal. Ajoutez à cela qu'une guerre entre les deux pays qui partagent la même île (Senan et Belquat) fait rage. C'est ainsi que, pour calmer les conflits, Senan a envoyé une princesse (Nakaba) à marier au fils cadet du roi de Belquat (Caesar). La jeune femme est accompagnée de son fidèle serviteur, Loki, un demi-humain. Au fil du récit, on découvre aussi l'existence d'un continent aride où une partie de l'aventure aura lieu

Les personnages
J'embraye donc sur les personnages qui sont une grande force de ce manga. Ils ont tous un caractère bien trempé, mais pas figé. Loin de là ! Ils ne cessent d'évoluer, d'apprendre, de s'ouvrir les uns aux autres.
Nakaba, la princesse rousse méprisée à cause de sa chevelure. Dés le début, elle est forte et indépendante (ce qui est très différent des shojos habituels) mais aussi résignée et sans espoir. Au contact de Caesar, elle prend confiance et s'investit pour ce qui lui tient à coeur.
Caesar, sous ses airs de prince hautain, on trouve quelqu'un de perdu et timide. Très vite, il s'attache à Nakaba, qui l'intrigue et lui donne la force de se battre pour ses propres convictions. Finalement, il peut être très protecteur et prévenant.
Ces deux-là forment un duo incroyable qui se cherche sans se trouver, ne manquant aucun malentendu, aucune situation es mettant en difficulté, sans pour autant que ça devienne répétitif. On ne peut espérer qu'une chose : qu'ils se trouvent enfin une bonne fois pour toute et partagent un avenir heureux. Mais un troisième personnage vient mettre son grain de sel.
Loki, le serviteur demi-humain de Nakaba donc, qui a toujours veillé sur elle, tellement fidèle qu'on en vient à se demander ce qu'ils partagent réellement, ou même à penser à un triangle amoureux. Il ne manque pas une occasion d'égratigner la peau de Caesar de ses lames sans pour autant concrétiser ses menaces. Pourtant, il a ses propres parts d'ombres et de secrets, qu'il ne peut révéler à personne, pas même à Nakaba. C'est un personnage particulièrement complexe, à la fois adorable et menaçant. Vous seriez bien surpris de connaitre toute la vérité à son sujet.
Outre ces trois personnages, d'autres se rajoutent tomes après tomes construisant en douceur l'intrigue finale.

Source image : http://www.manga-news.com/


L'histoire
Souvent, les shojos ne font que raconter une histoire d'amour plus ou moins simple, mais L'arcane de l'aube est bien plus que ça. D'une intrigue de départ plutôt légère, on arrive à un final grandiose en révélations car beaucoup d'éléments, beaucoup de questions se sont rajoutées, étoffant peu à peu l'aventure. Grâce au pouvoir de Nakaba qui permet de lire tant le passé que l'avenir, on comprend les actes de chacun, on plonge assez loin dans la psychologie des personnages. Alors, si vous ajoutez un peu d'humour et des histoires de coeur finalement assez tendres, je ne pouvais qu'adorer.

Des thèmes assez complexes pour un manga qui ne paie pas de mine
Outre une société inégalitaire, on y voit le racisme des uns, l'esclavagisme des autres, tout en contraste avec l'acceptation des différences dont les protagonistes font preuve. Ça me fait un peu penser au racisme envers les Noirs aux USA au début du siècle. Un autre thème vient du pouvoir de Nakaba : lire dans l'avenir et le changer implique parfois des conséquences dramatiques alors qu'on ne pensait que faire le bien. Et sauver une vie peut aussi en arriver à en sacrifier une autre. C'est un pouvoir à la fois maudit et béni. Nakaba doit apprendre à l'utiliser avec sagesse.

Petite conclusion
Vous l'aurez compris, c'est un manga riche et, à mes yeux, magnifique. L'histoire et le dessin sont toujours doux, même dans les moments durs. Ainsi il peut être lu par à peu près n'importe quel public. D'autant plus que le récit est très moral.


Une note ... 5/5


Passez sur le site officiel de Kaze pour
voir le trailer de L'arcane de l'aube
lire un extrait du tome 1