La cuisinière de Castamar (La cocinera de Castamar en VO), est une série espagnole de 12 épisodes, répartis en une saison. Elle est tirée d'un roman éponyme de Fernando J. Múñez. Il est possible de la trouver sur Netflix.
" Une cuisinière agoraphobe, Clara Belmonte, entre au service d'un grand d'Espagne au XVIIIe siècle, Diego de Castamar, inconsolable depuis la mort de sa femme Alba. Entourés par les intrigues de cour, ils vont s'éprendre l'un de l'autre. Le marquis de Soto et la marquise de Villamar s'arrangent pour que Diego de Castamar se remarie avec une jeune femme sur qui ils ont prise, Amelia de Castro. Le roi Philippe V, lors d'une crise de dépression, confie un document secret à Clara, ce qui va la rapprocher de Diego de Castamar. "
Mon avis
Dans les série historiques, elle ne remporte pas mon coup de coeur mais elle ne se défend pas trop mal.
Il faut bien avouer que la plongée dans l'Espagne du XVIIe siècle est accomplie : costumes, décors, références historiques, tout y est (je ne suis pas historienne pour vérifier l'exactitude). C'est assez joli et propre, on aurait envie de s'y promener et de visiter l'époque. C'est donc une série agréable visuellement parlant.
Issue d'un roman dont l'accent est mis sur les enjeux politiques et de bonnes vieilles romances, je suis plus mitigée. La romance entre Clara, la cuisinière, et Diego de Castamar, le noble endeuillé, est très fleur bleue et passerait presque au second plan si les scènes finales ne le remettait pas au devant de la scène. Les notions de devoir et de noblesse sont très rigides et il manque, dans la mise en scène, une notion de déchirure qui aurait pu mettre un peu de piquant dans cette relation qui est un peu plate. Les amourettes secondaires sont plus amusantes. Quant aux enjeux politiques (qui étaient tant vantés), il s'agit plus d'une histoire de vengeance dont on découvre petit à petit les racines profondes au fil des épisodes. Au final, j'ai eu plus l'impression d'une déconstruction que d'une construction politique, qui est un peu décevante. Le seul aspect qu'il est agréable de retrouver, c'est cette moralité où chacun récupère la monnaie de sa pièce. J'aime bien les histoires noires aussi mais avoir une fin, non pas heureuse, mais morale donne un peu de variété.
Certains critiquent la rudesse de la sexualité de la série. il est certain que la série est dédiée à un public adulte, au courant que le viol conjugal n'a été reconnu que très récemment (au niveau européen, dans les années 2000). Les scènes dites violentes sont, somme toutes, assez gentillettes et ne suggèrent que le pire. Ce n'est donc pas une raison d'hésiter à visionner la série selon moi.
Je ne sais pas quoi penser du jeu d'acteur. Roberto Enríquez (don Diego de Castamar) joue un rôle peu porté sur l'émotion, qui parait presque froid, et ne s'anime que peu, quelque soit la situation. C'est un peu perturbant mais peut-être voulu dans le roman. Quant à Michele Brenner (Clara Belmonte), elle ne s'en sort pas trop mal alors qu'elle doit porter à l'écran le rôle d'une jeune femme agoraphobe, elle en fait ni trop, ni trop peu. María Hervás (Amelia Castro) porte un rôle fort nunuche (à nouveau, j'ignore comment elle est décrite dans le roman) que je trouve un peu exaspérant, ne me permettant pas de ressentir de l'empathie pour ce personnage qui se retrouve pourtant, malgré lui, dans une situation difficile. Rien à dire sur le reste du casting ni en bien, ni en mal.
Côté scénario, il faudra en vouloir au roman mais l'idée de porter à l'écran la cuisine et une maladie psychiatrique dans le climat du XVIIe siècle à l'écran était plutôt osé. Il sert de démarrage à la trame scénaristique qui s'en détache peu à peu. C'est un peu prévisible par moment et le ryhtme finit par devenir un peu lent, trop lent sur trois épisodes, les rendant indigestes. C'est dommage.
C'est un avis un peu en demi-teinte que je vous partage ici. En résumé, c'est une série intéressante mais pas non plus à damner.
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