LINDHOLM Megan, Le dernier Magicien

 

J'ai découvert tardivement Megan Lindholm - ce qui est bien regrettable - que je connaissais sous un autre et bien plus connu alias : Robin Hobb. C'est donc l'auteur de L'assassin royal que l'on retrouve dans un style assez différent, plus proche du conte. J'ai été étonnée de lire que Le dernier Magicien a reçu un prix Imaginales en 2004 et, pourtant, il le mérite largement. 

Le Dernier Magicien a été traduit en 2003 de l'anglais. On peut dire qu'il s'agit d'une traduction assez tardive puisque le texte est paru en 1986 sous le titre The Wizard of the Pigeons. Ce titre original est bien plus parlant en vérité mais je suppose qu'il n'était pas assez vendeur. Je dois avouer qu'après avoir lu tout ce roman, je ne comprends pas le titre francophone qui ne colle pas trop au récit. L'une des pierres angulaires est que tout le monde possède une part de magie mais qu'elle ne s'exprime que très rarement et toujours spontanément, ce qui invalide donc le titre. Bref, il ne faut pas se laisser berner par ce titre qui annonce faussement  une fin tragique de la magie. 

La quatrième de couverture (édition Mnémos en 2020) nous plonge directement dans l'univers. 

"Un homme erre chaque jour dans les rues de Seattle. Il n'a plus de passé, il n'a plus de nom, il ne se souvient de rien, il vit au jour le jour et s'efforce d'être en paix avec lui-même. Il est l'un des derniers magiciens, et possède le pouvoir de la Connaissance : par une simple phrase, il peut changer la vie des gens qui viennent vers lui. Mais une ombre grise et maléfique le poursuit et cherche à l'anéantir. Lui seul a la capacité de la combattre, afin de protéger Seattle. Mais pour cela il doit vaincre ses propres démons et faire face à son passé oublié. "

Ce roman est un énorme coup de cœur. 

Je ne saurais pas dire ce qui m'a le plus séduit mais son originalité est indéniable et la manière de traiter la notion de magie est très différente de ce que l'on trouve dans la plupart de la fantasy. Plus une tranche de vie qu'un grand périple, on apprend lentement à connaitre notre énigmatique Magicien que l'on suit à chacun de ses pas et de ses souvenirs de son apprentissage de la vie de magicien. Rien ne nous est servi sur un plateau pour comprendre les règles de cet univers : on se trompe avec le Magicien, on réapprend, on comprend un peu mais pas complètement. A vrai dire, je l'ai même lu deux fois d'affilée avec plaisir pour mieux cerner certains éléments. Je suis sure qu'une troisième lecture serait encore magique et pleine de surprise. 

Je n'en dirais pas beaucoup plus, car ce serait gâcher la moitié du plaisir et créer des attentes inutiles. Il faut simplement le lire avec l'esprit calme et ouvert, alors il se transformera en pépite, mettant en perspective bien des choses.