Au XIIe siècle, les Haut-Conteurs, prestigieux aventuriers et troubadours portant la cape pourpre, parcourent les royaumes d'Europe en quête de mystères à éclaircir, d'histoires à collecter et à raconter. Ceux qui ont la chance de les entendre s'en souviennent toute leur vie. Les Conteurs possèdent la voix des rois, une voix dont ils usent comme d'un instrument magique. Mais ces éblouissants vagabonds ne chassent pas que des frissons. Dans le secret, ils recherchent les pages disparues d'un livre obscur, un ouvrage vieux comme le monde que certains croient écrit par le diable en personne. Et ce livre, Roland un fils d'aubergiste que rien ne destine à l'aventure, pourrait bien en percer l'énigme. Car à treize ans, il devient le plus jeune garçon à poser la cape pourpre sur ses épaules et il semble tout désigné pour devenir le héros d'une grande histoire, une histoire de Haut-Conteur... (Les Hauts-Conteurs, tome 1 : La voix des rois)
Intriguant et alléchant, non ? Et je parle tout autant des couvertures que de la quatrième de couverture du premier tome. Malheureusement pour moi, mon enthousiasme et ma curiosité n'auront pas suffit à me laisser emporter par l'univers des Haut-Conteurs. Trop jeunesse, trop sombre, un style d'écriture auquel je n'ai pas totalement adhéré sont sans doute les éléments qui ressortent le plus dans cette déception. Pourtant les références historiques sont là, le voyage dans un climat mystérieux aussi, ainsi que des personnages intéressants.
Tome 1 : La voix des rois
Tome 2 : Roi vampire
Tome 3 : Coeur de lune
Tome 4 : Treize damnés
Tome 5 : La Mort Noire
Patrick McSpare et Olivier ont effectué un superbe travail. Les couvertures, tout autant que les illustrations qui parsèment les différents tomes, ont été réalisées par eux. Et ce n'est pas la seule chose : ils ont créé de véritables énigmes qui donne l'envie au lecteur de les résoudre avant les personnages. Ceci permet vraiment de s’immiscer dans l'histoire, de ne plus être seulement le spectateur passif des aventures vécues par d'autres. C'est une petite originalité qui a l'avantage en plus de soutenir le suspens qui n'est pas toujours le point fort de cette saga et de diffuser cette impression de mystère tant attendue (pour ma part). Et de mystères, il n'en manque pas.
Le premier tome permet de se familiariser avec l'Ordre des Haut-conteur, mais aussi - et surtout - avec les deux personnages phares que sont Roland et son maître Mathilde. Roland est un adolescent de treize ans, destiné à une vie rangée de tavernier alors qu'il ne rêve que d'aventure au début de laventure. C'est un personnage attachant, courageux, intelligent, encore très naïf, loyal. On ne peut que s'enthousiasmer quand il endosse la cape pourpre et penser à toutes les incroyables aventures qu'il pourra nous faire vivre. Il évolue beaucoup au cours de ses péripéties qui le marqueront plus qu'un autre. Mathilde, son guide, une femme de caractère d'une impulsivité indélébile et une guerrière admirable, qui ajoute beaucoup d'action au récit. Elle brille aussi par son intelligence. Ce sont donc des personnages hauts en couleurs et ce ne sont pas les seuls ! Une foule d'autres personnages sont là pour les aider ou les freiner dans leurs pérégrinations, tous plus surprenants les uns que les autres et, surtout, irremplaçables.
Un autre point important à soulever ici est le contexte historique. Plusieurs références parcourent le récit (ne serait-ce que que les dates qui placent le début du récit en 1191). On nous parle donc de rois et empereurs bien connus Barberousse, Richard Coeur-de-Lion ou Philippe-Auguste, ou d'évènements caractéristiques comme certaines guerres, la superstition, ou les grandes épidémies. Il permet de placer un cadre important pour se situer et entrer pleinement l'univers. Pourtant, ils sont largement sous-exploités. A côté de ce voyage dans le temps, les aventures concernent de vastes espaces avec l'Angleterre, Paris, Ravengen ou Rome pour n'en citer que les principaux. Chacune de ces régions apporte une petite touche différente, des alliés ou une ambiance particulière. Une ambiance souvent très sombre qui atteint son paroxysme avec les deux tomes finaux. Il y transparaît clairement désespoir et mort de tant de personnages auxquels on s'était attaché, sans compter la tournure tragique du premier amour de Roland, la belle et cultivée Elena.
Notons enfin, une fin un peu bâclée, précédée d'une ellipse narrative à peine récupérée par un discours rapporté. Dommage !
Découvrir mon avis tome par tome :
>>> Tome 1 : La Voix des rois <<<
Je m'attendais à adorer mais finalement, j'en suis ressortie un peu déçue. Non pas que le livre est de mauvaise qualité, ou ennuyant, ou autre mais bien que je n'y ai pas retrouvé ce que je voulais. Ni émotions particulières, ni un voyage qui me laisse rêveuse. C'est donc une bonne lecture mais qui n'atteindra pas le coup de coeur pour ces raisons. Et pourtant, il a tout pour lui !
Je vais d'abord vous parler un peu du cadre. Dés les premières pages, on comprend qu'on se trouve au moyen-âge dans la campagne anglaise. Un village appelé Tewkesbury, c'est typiquement anglais, non ? Au fil de l'histoire, on peut assembler quelques morceaux comme le fait que le pays est sous le règne de Richard Coeur-de-Lion si, comme moi, la date 1191 ne vous inspire pas grand chose. C'est donc une période où les Croisades sont fréquentes et l'extermination des sorcières et compagnie plus qu'évidente, la religion catholique étant à son apogée. Au cours de la lecture, on découvre goules et upyr (équivalent de vampire) qui, inévitablement, sont des suppôts de Satan et, donc, sont sensibles à la panoplie eau bénite, ail, lumière. Ce tome laisse d'ailleurs la part belle à la religion catholique ... Un peu curieux quand on connait les atrocités commises par certains fanatiques. Voilà pour le décor mais je vais y ajouter quelques critiques. J'ai regretté que l'aspect historique soit traité trop superficiellement comme s'il n'était qu'accessoire. C'est dommage parce que le roman aurait beaucoup gagné en profondeur.
C'est dans cet univers qu'évoluent les mystérieux Haut-Conteurs. Je ne vais pas vous les décrire alors que la quatrième de couverture est là pour ça ! Je vous conseille, si ce n'est déjà fait, d'y jeter un petit coup d'oeil. Avant même de commencer, ma curiosité était piquée à vif : y aura-t-il de l'aventure, du mystère comme on pourrait s'y attendre ? Eh bien, oui ! Car les maîtres Conteurs sont les rois des cachoteries et des manipulations, toujours à limite de la légitimité, mais tellement imprévisibles. Ceci, dans une ambiance sombre où les goules -ces croqueurs de cadavres détestables - rôdent et les upyrs manigancent, est du plus bel effet. Pourtant, le suspens n'est pas toujours soutenu. Il gonfle, puis s'effondre, revient puis s'éteint, etc. Pourquoi ? Le récit est vraiment jeunesse et on a toujours l'impression que les héros vont s'en sortir, seront plus fort que ces imbéciles morts-vivants. Ca n'empêche pas pour autant de tourner les pages avec frénésie en se demandant comment Roland et ses amis vont enfin pouvoir se débarrasser de leurs ennemis.
Qui sont donc nos héros ? Roland, un adolescent de treize ans, destiné à une vie rangée de tavernier alors qu'il ne rêve que d'aventure. C'est un personnage attachant, courageux, intelligent, encore très naïf, loyal. On ne peut que s'enthousiasmer quand il endosse la cape pourpre et penser à toutes les incroyables aventures qu'il pourra nous faire vivre. Un autre personnage important est Mathilde, son guide, une femme de caractère d'une impulsivité indélébile et une guerrière admirable, qui ajoute beaucoup d'action au récit. Elle brille aussi par son intelligence, comme la plupart des membres de cet ordre, qui lui permet de décrypter des messages complexes et les mystérieuses pages du Livre des Peurs. Ai-je déjà parlé de ce livre, quête ultime des Haut-Conteurs ? Non ? Tant pis ! Vous devrez lire cette saga pour en savoir plus. Je m'égare. Revenons-en aux personnages. Il y a aussi William le Ténébreux, le doyen des Capes Pourpres au sombre passé, encore plus habitué aux énigmes tordues, il ajoute une note de mystère. J'aimerai aussi vous parler de l'upyr mais ce serait dommage de vous dévoiler un peu trop l'intrigue. Sachez juste que c'est le grand méchant de ce premier tome.
Il ne me reste plus qu'à vous parler un peu de l'écriture. C'est sur ce point que l'aspect jeunesse ressort le plus. En effet, la lecture est fluide et rapide. Particulièrement dépourvue de descriptions, il est parfois difficile d'imaginer les lieux, bien que ce ne soit pas essentiel. Ce dernier point est rattrapé par une spécificité des deux auteurs français : ce sont aussi des dessinateurs. Ainsi des gravures dans un style un peu moyenâgeux jalonnent la lecture et on peut aussi y découvrir des pages du mystérieux Livre des Peurs. Ce n'est pas pour rien que la couverture est aussi belle et appropriée au récit ! Qui l'a réalisée à votre avis ?
Voilà ! C'est donc un roman génial mais peut-être pas tout à fait approprié à ma tranche d'âge. Il y a des jours où je voudrais vraiment rajeunir et retrouver mon innocence perdue, ma foi en l'humain ... N'hésiter donc pas à vous lancer pour ce fantasy historique !
>>> Tome 2 : Roi Vampire <<<
Ce second tome suit assez bien les lignes du premier, avec une écriture plus assurée et davantage de références historiques. Ce qui fait toujours plaisir :)
Cependant, l'intrigue change ! Ce n'est plus Corwyn qui a disparu mais William, on ne se situe plus à Tewkesbury mais à Paris. Même les intrigants ont un peu changé. L'upyr Vlad n'est plus seul : il s'est associé à Lothar Mots-Dorés, ancien Haut-Conteur qui a trahi et est devenu l'ennemi des siens, et a été rejoint par ses plus fidèles serviteurs, les upyrs qu'il a créés. De quoi voler de rebondissement en rebondissement dans un décor plus riche et plus dangereux encore !
De nouveaux personnages viennent s'ajouter. Salim l'Insondable, muet dont les talents guerriers n'ont rien de négligeables et ses qualités humaines sont indéniables. C'est un personnage intéressant que l'on va sans doute retrouver dans d'autres tomes. Un autre homme vient s'ajouter dans leur enquête : Hugues de Clairmont, le roi des Ribauds, homme de main du Roi de France. Un personnage étonnamment franc, et pourtant entouré de mystères. Je vais terminer avec Elena, apprentie Haut-Conteur, qui fait irrémédiablement chavirer le coeur de Roland. De ceux-là, Mathilde, Roland et Ruppert l'Archiviste en auront bien besoin pour résoudre les mystères de Paris et neutraliser le traitre qui s'est glissé parmi eux !
Un sympathique deuxième tome, plein d'action et de rebondissements !
>>> Tome 3 : Clair de lune <<<
Il m'a fallu une centaine de pages pour comprendre ce qui freinait dans la lecture : l'écriture. ... Dépasser cet aspect m'a alors permis de profiter pleinement de ma lecture. Cette fois, nos Haut-conteurs n'ont pas affaire à un vampire mal luné, mais à la Malebête, à un loup-garou donc, et féroce de surcroît. C'est l'occasion ou jamais pour Roland de plaire à la belle Elena, jeune femme fragile mais cultivée. Pour résoudre cette affaire où les morts s'entassent les uns derrière les autres, alternant mort énigmatiques et sanglantes, ils ont bien besoin des forces et qualités de chacun. Cette saga dépeint une nouvelle superbement l'ambiance effrayante et mystérieuse qui entoure cette période du XIIe siècle où les légendes sont plus vivantes que jamais. Il faut attendre la toute fin de l'aventure pour avoir le fin mot de l'histoire et l'aboutissement de cette enquête dangereuse pour les héros, et de voir un magnifique combat final comme attendu dans le Livre. Sans parvenir à maintenir un suspens prenant du début à la fin, Peru et McSpear gardent le lecteur en haleine. Un peu trop jeunesse à mon goût, il lui manque quelques éléments pour apporter une véritable richesse à l'univers mais il reste une bonne lecture quoi qu'il en soit.
>>> Tome 4 : Treize Damnés <<<
>>> Tome 5 : La mort noire <<<
Alors que j'avais bien aimé les tomes précédents, je n'ai vraiment pas aimé ces deux derniers romans que j'ai trouvé profondément glauques. Désormais le récit se focalise sur le destin de Roland et l'origine du livre des peurs. Fini la chasse au vampire ou au loup-garou, fini les déduction autour d'énigmes dans des aventures excitantes et fabuleuses. A la place, Roland et la Patiente sont poursuivis par des ennemis aux pouvoirs immenses et l'Ordre des Haut-Conteurs au bord de l'anéantissement. Mais de toute façon, à quoi rimerait-il encore si le livre des peurs a dévoilé tous ses secrets ? Car celui nous laisse à entrevoir une terrible bataille entre bien et mal, un clivage entre Haut-Conteurs et forces démoniaques. Celle-ci aurait pu être épique ou justement très subtile, mais ce n'est ni l'un, ni l'autre, laissant une arrière goût finalement assez plat.
Ensuite, l'ambiance glauque, empreinte d'un désespoir gluant m'a achevée. Tortures, persécutions, décès de personnages auxquels on s'était attachés se succèdent mais ne m'ont pas éclore d'émotion particulière malheureusement. Les personnages diaboliques, débordant de destruction, ne sont pas non plus spécialement élaborés, ce qui n'aide pas.
Pour finir, la fin de cette saga en elle-même ne vaut pas le détour et semble avoir été télégraphiée par les auteurs. En effet, une grande partie des évènements est rapportées, et donc résumée, par un nouveau personnage. Elle maque donc de construction et d'émotions à nouveau. C'est dommage.
Malgré ton avis mitigé, mon petit frère possède cette série et je serai très curieuse de la découvrir :D
RépondreSupprimerTu fais bien ! J'ai des raisons de ne pas avoir vraiment accroché mais ce n'est pas le cas de tout le monde. C'est un coup de coeur pour certains même. :)
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