vendredi 20 mai 2016

Lanfeust de Troy - Arleston, Tarquin


Scénariste : Christophe Arleston
Dessin : Didier Tarquin
Editeur : Soleil
Série en 8 tomes.


Sous ses dehors de BD jeunesse, Lanfeust de Troy nous offre un voyage épique et humoristique dans un univers au bestiaire farfelu, avec un style clairement adapté aux adultes. Evidemment, il n'a pas fallu à ce récit original et complexe pour devenir très populaire et se décliner en série et produits dérivés, plus ou moins utiles.


Dans le monde de Troy où chacun possède un pouvoir, Lanfeust, un apprenti forgeron peut fondre le métal. Il connaît une vie paisible jusqu’au jour où il découvre qu’au contact d’une épée, il peut posséder le pouvoir absolu ! 
Accompagné du vieux sage Nicolède et de ses deux filles, Cyan et Cixi, il est emporté dans un tourbillon d’aventures au cours desquelles il va se lier d’amitié avec la plus dangereuse des créatures, le troll Hébus ! 
De son petit village de Glinin à la ville éternelle d’Eckmül, en passant par les lointaines baronnies, suivez Lanfeust dans sa fabuleuse quête qui décidera du sort de Troy !



Voilà donc un aperçu très alléchant ! J'ai planté le décors mais qu'en est-il de mon avis ?

Dés les premières planches, on plonge dans un univers qui a quelque chose de nouveau et il faut vraiment s'y accrocher pour adhérer. Après tout, on découvre trois pays avec des moeurs totalement différentes et qui ne traitent pas la magie de la même façon. Le premier est celui qui a vu naître Lanfeust et où tout le monde a un pouvoir, excepté les sages, êtres de science qui on fait voeu de distribuer la magie à tous les autres. Le second, les Baronnies, est constellé de territoires où le chevaliers se font la guerre à l'infini et ne pratiquent guère la magie : ils en sont même effrayés. Et enfin, Darshan, région exotique qui me fait presque penser à la Chine moyenâgeuse, où la magie passe nécessairement par les dieux. Toutes ses régions sont traversées par Lanfeust lors de sa quête. Ce faisant Arleston et Tarquin ont furieusement mélangé volontairement différents genres de fantasy d'une manière détonante et hautement ironique. Ces chevauchements créent un univers complexe et intéressant, d'autant que le dessin suit cet aspect : paysages luxuriants près d'Eckmül, la rudesse des régions européennes ou l'exotisme oriental des villes de Darshan.

Mon seul regret quant à l'univers irait peut-être au fonctionnement social qui est peu décrit, remplacé par le ton humoristique qui se moque des stéréotypes du genre fantasy et ne quitte aucun album. Ainsi la place des femmes est peu claires, voire carrément ambigue, ce qui permet les exubérances des deux héroïne, le fait qu'elles se retrouvent souvent à moitié nues et le potentiel un peu machiste des personnages masculins, le tout mélangé donne un drôle de résultat qui a au moins le don de faire rire.

Comme vous avez pu le constater, le premier tome commence de manière très classique : un jeune homme modeste se découvre un pouvoir inattendu, qui va l'entraîner dans des aventures épiques et des nouveaux paysages, lui qui ne désirait qu'une existence tranquille. Cet aspect est exploité pour démonter ces scénarios stéréotypés et non pour aboutir à un récit gnan-gnan. Au cours de ces 8 tomes tant le dessin que la richesse du scénario ou les personnages, évoluent sans jamais perdre en qualité.



Une fois que l'on accroche à l'univers, l'aventure est addictive et mérite même plusieurs relectures pour profiter totalement de tout ce qu'offre les auteurs. Ainsi, on peut accorder une attention particulière aux jeux de mots, aux détails cachés et aux petites énigmes.

Lien vers les solutions de ces énigmes.

Pour en revenir aux personnages, Lanfeust est un gentil garçon, même trop, pour ne pas dire complètement ennuyant ! Heureusement, ses compagnons de voyage sont fait d'un autre tempérament, en particulier le troll Hébus et la séductrice Cixi, qui donne un peu de punch à l'ensemble. Dés le second tome, on rencontre le vrai grand méchant : Thanos, aux antipodes de Lanfeust mais doté du même pouvoir. Horriblement sadique et indéniablement vicieux, il n'en manque pas une pour mettre son grain de sel pour s'emparer du pouvoir du pouvoir absolu, qu'il a bien du mal à conserver à cause de son arrogance, mais il a l'excellente idée de rythmer le récit. Voici donc les personnages que l'on suit tout au long du récit.

J'hésite à en dire plus mais j'ai bien peur alors d'en dévoiler trop, ce serait dommage. Petite remarque à part : la dernière intégrale est enrichie du volume 1 de l'Encyclopédie Anarchique du Monde de Troy, que je vous conseille vraiment !



Une note ... 5/5








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