mercredi 26 février 2014

Anonyme, L'herbe bleue


Titre original : Go ask Alice (1971) 
Editions VF : Presses de la cité, Pocket (1972) 
212 pages


Une chose à savoir avant d'entamer ce roman (et je dis bien roman) est que l'auteur soi-disant anonyme est en réalité d'une psychologue qui l'a écrit et inventé sur base de son expérience. Il semblerait qu'il y ait un parti pris. Restez donc bien critiques ! 


" L'herbe bleue est le journal intime d'une jeune droguée de quinze ans. Cet ouvrage ne prétend pas décrire le monde de la drogue chez les jeunes. Il n'apporte aucune solution à ce problème. C'est une chronique personnelle, spécifique, qui, en tant que telle, permettra peut-être de comprendre un peu l'univers de plus en plus compliqué dans lequel nous vivons. Les noms, les dates, les lieux et certains événements ont été changés, selon le désir de toutes les personnes mêlées à ce récit." 

Mon avis 


Ce roman est une grosse déception. Je ne m'attendais pas à grand chose mais un minimum d'émotion n'était pas superflu, je pense.
 
L'histoire raconte une tranche de vie d'une jeune droguée qui  en est arrivé là par les mauvais hasards de la vie. C'est d'ailleurs un gros point qui me dérange : en 2 ans elle fait quasiment toutes les expériences malheureuses que les drogués auraient pu vivre ... ça fait un peu beaucoup. Je me permets cette critique parce qu'il ne s'agit pas d'une biographie ni même d'une autobiographie: c'est une fiction montée de toute pièce par une psychologue américaine. Je ne vais pas dire que prétendre que le fait de prétendre la réalité des faits comme étant mal, mais alors j'attends au moins quelques qualités littéraires ... ce que je n'ai pas trouvé. Je n'aime pas particulièrement les mises en forme de journaux intimes mais j'en ai pourtant déjà lu des extraordinaires mais là ... c'est pénible. On ne connait aucune année, il est très difficile de se retrouver dans l'histoire et même, c'est dérangeant car j'ai eu beaucoup de mal à comprendre certaines choses (entre 1970 et 2014, les choses ont pas mal bougés). Les données spatio-temporelles en règle générale ne sont pas terribles et, du coup, j'ai eu du mal à suivre certaines parties de l'histoire.
 
On ne connait jamais le nom de la narratrice, ce qui est bien pratique pour l'auteur (oui, je sais, je suis cynique), et c'est dommage car je ne me suis pas attachée à elle. Ni a aucun autre personnage. Je n'ai pas ressentis d'émotion pour ce qui lui arrivait, à part à un moment où elle se retrouve en hôpital psychiatrique.  Donc pour le message sur la drogue, c'est un peu loupé. Au début de l'histoire, elle me tapait sur les nerfs avec son côté dépressif mal assumé (ce qui l'a conduit dans la drogue) et son incompréhension envers ses parents ... et puis brusquement, elle les adore et se met à résister à toutes les tentations. Pas très logique tout ça et pas du tout réaliste. Donc le personnage ne m'a pas séduite, ne m'a pas non plus touchée.
 
Une chose qui m'a beaucoup dérangé, c'est le côté catholique croyant, typiquement américain. Je suis profondément athée et lire des référence à un dieu omniprésent tout le long du roman ... non. Quand la narratrice se pose des questions spirituelles, je n'en voyais strictement pas l'intérêt et surtout ça m'agace. C'est personnel mais je ne supporte pas les notions de morale que l'auteur s'amuse à dispenser dans cette histoire.
 
La fin m'a particulièrement déçue : elle n'est pas vraiment logique et j'ai eu l'impression que l'auteur s'est lamentablement débarrassé d'un personnage qui  l'encombrait vraiment  ... et en a profité pour servir son message : la drogue, c'est mal. On va dire que ça manque un peu de subtilité ...
 
Et pour finir, je n'ai pas aimé l'écriture de l'auteur qui utilise couramment la vulgarité comme si ça venait naturellement en commençant la drogue. Il n'y aucun goût : c'est très descriptif (des fait qui arrivent au personnage) et je l'ai trouve un peu "rêche", il manque d'élément qui rendrait la lecture plus douce et agréable.
 
Bref : je ne suis vraiment pas satisfaite de roman. Je l'ai peut être exagérément descendu, c'est possible, mais je n'ai pas vraiment tiré de point positif (tout juste le fait qu'il ne soit pas long le sauve-t-il un peu). Les deux plus gros problèmes, vraiment, sont le fait que je ne me suis pas attachée au personnage et que du coup, je n'ai pas ressenti grand chose face à tout ce qu'il lui arrivait. 

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